Florent Lucéa est un poète-illustrateur, son univers ethnique onirique se décline en ouvrages et en oeuvres graphiques. Découvre-le différemment sur cette interview :
LUNDI – Jour de la lune – On commence la semaine ! Hop hop hop ! 7 questions sur… Toi. Présente-nous l’Auteur / Autrice
Installe-toi sur cette table de kiné, et commençons. Non, je ne masse pas.
1. As-tu un(e) assistant(e), comme moi ?
(dans ta vie personnelle, professionnelle, pour toute tâche ingrate, etc.)
Je n’ai pas d’assistant officiel, mais j’ai ma mère qui lie tous mes romans, mes poèmes, mes chroniques BD. J’ai donc une assistante officieuse que je remercie vivement d’exister et qui est indispensable à la pérennité de mes univers créatifs.
2. Quel est ton objet fétiche ?
(Stylo, chaussettes, bouteille de bière, etc.) Explique-nous.
Je porte au poignet droit un bracelet tressé en fibres naturelles qui m’a été offert par une artiste de Barcelone que je ne quitte jamais (sauf à de très rares occasions) et que je porte depuis presque cinq ans. Il vient du Nicaragua. C’est un peu mon grigri.
3. Je te propose une soirée avec un auteur, quel est ton programme ?
Un repas efficace (ravioles fraîches au fromage et à la sauce tomate, salade tendre pour équilibrer), une bonne bouteille (du rosé, avec modération), un dessert rapide à réaliser (gâteau au yaourt et aux pommes, recette héritée de ma maîtresse de CP, je suis un sentimental, que voulez-vous). Pendant le repas, conversation interminable sur nos inspirations réciproques, notre approche de l’écriture, les rencontres qui ont marqué notre existence, nos projets à venir, nos désirs inassouvis ou honteux. Des échanges sincères entre deux professionnels de la plume et pour finir un petit chocolat chaud à la cannelle avec une tranche de pain au beurre (petit clin d’œil à la Martinique, l’île de mon cœur).
4. Un lecteur idéal ? Raconte-le. Un authentique, un vrai, élevé au bon grain.
Mon lecteur idéal est bien dans ses baskets et curieux de lire des histoires variées, même des histoires qui ne semblent pas lui correspondre de prime abord. Un épicurien qui n’est pas élitiste, qui se laisse guider par son instinct et sa soif de divertissement. Il aime faire des retours à l’auteur qu’il lit en laissant un petit commentaire sur les réseaux, il fait des critiques constructives, il aime aller à la rencontre de l’auteur dans des salons, il chérit les rapports humains sans fioritures. Il me ressemble et en même temps il diffère de moi, et comme dirait Saint-Exupéry dans son Petit Prince, il m’enrichit. Nous nous apprivoisons, nous échangeons et nous ressortons grandis de notre relation, même si nous ne nous rencontrons pas in the real life, mon univers littéraire dialogue avec mon lecteur à travers l’ouvrage qu’il tient dans ses mains ou qu’il lit sur sa liseuse.
5. Un de tes personnages à nous présenter : que voudrais-tu lui dire ?
Mamie Bonbon, ma grand-mère héroïque qui est un hommage à ma grand-mère maternelle. Je voudrais lui dire merci d’exister. Je voudrais lui dire combien je l’aime et combien elle est importante pour moi. Mamie Bonbon est un personnage littéraire avec sa propre personnalité. Je ne voulais pas du copié-collé. Elle permet aux jeunes de s’identifier à une grand-mère qui parle aux animaux et combat un fantôme récalcitrant, ce qui est bien rare dans la littérature jeunesse. Elle leur montre aussi qu’il est important de dialoguer avec les générations qui nous ont précédés. Mamie Bonbon a des choses à dire et elle les dit avec sincérité, sans juger personne. Je n’aurais jamais cru pouvoir façonner un personnage comme celui-là, qui plus est, inspiré par un membre de ma famille.
6. Décris-nous ta position préférée.
Pour dessiner ?
Position traditionnelle : assise.
7. Portes-tu une tenue particulière pour écrire ?
Satin, dentelle, coton ?
Une tenue décontractée du style jogging, tee-shirt. Rien qui m’engonce ou m’entrave dans mes mouvements.
MARDI – Jour de Mars - Auteur certes, Lecteur aussi ? Si tu ne lis pas, tu vas au ciné ou tu regardes des films, des séries… Et si tu ne fais pas ça de ta caverne, tu dois jouer à des jeux vidéo ? Au fait, c’est 6 questions aujourd’hui.
Installe-toi sur cette table de kiné, et commençons. Non, je ne masse toujours pas.
1. Qu’oses-tu nous dire à propos de tes vices avouables dans tes lectures (filmographie/ludothèque) ?
J’aime lire de tout. L’année dernière, j’ai découvert la littérature érotique grâce à une amie auteure. Je ne me refuse rien. Je lis tous azimuts pour ne pas me lasser. En ce moment, je lis beaucoup de BD pour écrire mes chroniques chez Litzic.fr. Je ne regarde que la couverture et je découvre des univers très variés. Côté films ou séries, c’est pareil, je regarde de tout. J’aime autant regarder Sense 8, His Dark Materials que des films d’auteur (Manchester by the sea). J’adore les blockbusters notamment tirés de comics comme les sagas Marvel et les créations de Tim Burton ou Guillermo del Toro. Quant aux jeux, j’ai découvert le rami depuis peu. Je joue peu aux jeux vidéo, même si par le passé, je m’y adonnais avec parcimonie. J’aime jouer à des jeux de mots sur FB.
2. En musique ou non ?
Pratiques-tu l’écriture en musique ou non ?
Je travaille en effet en musique. Je réponds à ce questionnaire en musique d’ailleurs. Là encore, j’écoute de tout. À l’instant où je réponds à cette question, j’écoute un titre de Jennifer Lopez. J’adore Sam Smith, Imagine Dragons ou Slimane et Vitaa. Je peux écouter de la musique classique, du rap, des voix douces, tonitruantes, des chansons dans des langues que je ne comprends pas.
3. Comment peut-on te séduire ?
Pour me séduire, rien de plus simple. Si je vibre, si j’ai les poils qui se hérissent, si je sens une décharge agréable le long de mon échine, alors je suis transporté dans l’univers que l’on me propose. Je ne suis pas un garçon facile pour autant (rires).
4. Lis-tu en Ebook ou papier ? Audiolivre ? Gros caractères ?
(Ou si tu ne lis pas : Adepte aux films TV ou écran ? Ou juste le son pendant que tu fais autre chose ?)
Je lis en Ebook depuis peu. J’ai en effet décidé de lire mes camarades auteurs et auteures en Ebook afin de découvrir leurs univers. J’ai surtout lu des membres de la maison d’édition Ex-Æquo. J’ai lu aussi des BD en PDF pour mes chroniques. Je préfère tout de même le papier, car le contact des pages est irremplaçable.
J’adore aller au cinéma. Je regarde de moins en moins la télévision et quand je la regarde, c’est sur mon ordinateur.
5. Lis-tu des confrères ?
(BD, revues, nouvelles, etc… fonctionne aussi si tu ne lis pas)
Je lis en effet des auteurs et auteures jeunesse comme je l’ai dit à la question précédente. Je me fais un devoir d’écrire un avis par la suite pour exprimer ce que j’ai ressenti en découvrant leur œuvre. J’ai lu un petit livre de poésie par exemple qui m’a chaviré le cœur (Cette Malaisie Lah !), dont je connais l’auteure.
6. Lis-tu des notices ?
Même de jeux vidéos
Je lis des notices quand j’achète un appareil électronique tel que ma brosse à dents électrique.
MERCREDI – Jour de Mercure (pas le thermomètre) – Parle-nous de ce qui t’anime en tant qu’auteur. Tu as 5 questions
Tu connais le chemin de la table du kiné… Une petite bière ?
1. Ton signe astrologique ? Je dis régulièrement dans mes horoscopes que certains signes sont moins animés que d’autres, qu’en penses-tu ?
Poissons. Un signe imaginatif et créatif. Je ne sais pas si c’est vrai, surtout que j’ai appris que le ciel avait changé depuis l’époque des premiers horoscopes. Il paraît même que l’on devrait ajouter un autre signe (le Serpentaire) et que les dates de nos signes ne sont pas les bons, alors je crois vraiment que si l’on veut être un créatif, il faut foncer et ne pas définir sa vie en lisant un horoscope, en écoutant les personnes qui ont un avis sur tout et autres pollutions extérieures.
2. Comment inventes-tu tes titres ?
Je réfléchis souvent à des fusions de plusieurs mots ou à des combinaisons qui donnent tout de suite une idée sur le livre. Pour Mamie Bonbon, j’ai pris le surnom de ma grand-mère. Dans mes titres, je fais souvent référence à l’un des personnages principaux ou au thème comme pour Nous sommes la forêt.
3. Ton temps de présence sur les réseaux sociaux ? Est-ce que tu fais tout ?
Je passe de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux, je fais de la promotion, je poste des créations graphiques, des poèmes, des maximes. Je suis sur FB, Insta, l’oiseau bleu, partout où il est possible d’être. Je m’occupe de tout, je promeus la Collection Encre Sèche dont je viens de prendre la direction. Je compte aussi beaucoup sur la community manager d’Ex-Æquo qui fait beaucoup pour les membres de la Ex-Æquo Family. Une véritable fée dont j’admire l’énergie et l’investissement. Je peux aussi compter sur la directrice des collections jeunesse et notre éditrice. Trois drôles de dames qui œuvrent pour notre visibilité.
4. Une âme de coach ? Pourrais-tu coacher un autre auteur débutant ?
Pas coacher, mais accompagner. J’ai commencé à échanger avec deux auteures de ma région. Nous comptons nous épauler mutuellement pour faire parler de nous.
5. Jusqu’où irais-tu pour un salon ?
Distance, demandes, etc…
Je privilégie des lieux relativement proches de mon domicile. Je vis à Pessac. Je suis déjà allé à Blaye ou à Romagne. Je peux donner un atelier sur place avec des publics variés. Je peux faire une performance comme à la citadelle de Blaye pour la manifestation Zinzoline s’expose. Je dessinais tandis que mon amie Modvareil lisait nos poèmes respectifs. Je suis ouvert à toute proposition, mais je ne peux pas aller très loin en distance, car j’ai d’autres obligations professionnelles.
JEUDI – Jour de Junon – Bon, je sais, tout le monde attend. J’en ai même entendu qui trépignent devant leur écran d’où je suis.
Alors, parle-nous de tes livres. En 4 questions… Hé hé. Pas si simple, hum ? Attends de voir la suite.
Installe-toi confortablement sur la table de kiné, pose ta tête au milieu du trou et vas-y, nous t’écoutons.
1. Un juge te demande de défendre ton dernier livre devant sa cour. Que lui dis-tu ?
La bidulothèque (texte Stéphanie Soban, illustrations par votre serviteur) est un album jeunesse avec un message primordial pour les jeunes enfants. Ils ont souvent peur de l’inconnu, du changement, et ce livre leur offre une façon ludique et bienveillante de prendre conscience que le changement peut être une bonne chose. Les illustrations en couleur permettent aux enfants de se plonger dans l’histoire plus aisément et de vivre une formidable aventure immersive qui les marquera longtemps. C’est en tout cas le souhait de ses deux auteurs. En effet, l’important pour nous est de divertir, mais aussi d’instruire, de véhiculer un message et de transmettre afin de permettre aux jeunes de se construire.
La bidulothèque est aussi une belle façon de tisser du lien avec ses enfants en leur lisant l’album, en dialoguant avec eux et en nourrissant les petits lecteurs facétieux. J’aime à croire que mes ouvrages participent à la transmission intergénérationnelle.
2. Où peut-on te trouver sur Internet ? (Réseaux sociaux, site, salons…)
Ton adresse postale ? hé hé hé (tu peux donner les adresses pour aider à les trouver plus vite)
Site Internet : http://luceaflorent.e-monsite.com
FB : https://www.facebook.com/florent.lucea/
Insta : https://www.instagram.com/luxis33600/?hl=fr
Twitter : https://twitter.com/luceartist?lang=fr
Pages Jaunes : https://www.pagesjaunes.fr/pros/56740411
3. Combien de temps pour conclure ?
Ta BD, bien sûr !
Ça prendra du temps, c’est sûr. L’idée est née voilà plusieurs années. J’avais envie de créer un personnage de chat original. Cette BD grandit, évolue, se laisse vivre, mute, se transmute et attend patiemment sa finalisation. Elle est la concrétisation d’années d’essais infructueux.
J’aime prendre mon temps dans tous mes projets. Je réalise souvent un premier jet, ensuite, je laisse décanter, puis je m’y remets. Je laisse le temps au temps. Je n’aime pas me précipiter. Je l’ai fait par le passé, et ça n’a rien donné de bon.
4. Utilises-tu des supports de communication ? Homme-sandwich, chien, voiture ? Assistant ?
Mes supports de communication sont mes cartes de visite que je distribue à toute personne rencontrée et intéressée par mon univers. Je les personnalise en dessinant pour la personne un petit motif qui illumine souvent ses prunelles.
Je porte aussi souvent des tee-shirts ou des sweats que j’ai peint à la main, ce qui est un formidable outil de promotion de mon univers. Les gens viennent vers moi, veulent toucher la peinture et me demandent des précisions sur mes secrets de fabrication (que je dévoile volontiers, je suis pour le partage).
VENDREDI – Jour de Vénus – On va parler de la personne derrière l’auteur… Ben oui ! On sait que dans ce corps de plume, de comptes de lectures et de stratégie marketing bat un cœur humain. Respire, il n’y a que 3 questions.
1. Chocolat Suisse ou Belge ?
Les deux. Le chocolat, du moment qu’il est bon, ça peut être partout et tout le temps. Il peut être noir à plus de 80%, au lait, avec des éclats de noisettes, avec des goûts audacieux (sauf le camembert, faut pas exagérer quand même !), même blanc, même si je sais que ce n’est pas du chocolat. Tout est bon dans le chocolat !
2. Pastafariste ou d’une autre religion ?
La religion du cœur, intime, sans prosélytisme, sans obscurantisme, une religion humaniste, bienveillante et respectueuse d’autrui.
3. Tu vois une grande femme, comme moi, que lui dis-tu pour la séduire ?
Je lui dis que la taille importe peu, que je suis plus petit qu’elle, mais que seul compte la grandeur du cœur, et que je serais ravi de converser avec elle autour d’un bon chocolat chaud à la cannelle.
Recevoir les gracieusetes
Une fois par mois, tu seras informé des nouveautés du site, des textes et des lectures. Nous pourrons partager sur tes préférences et tes avis sur ces livres !
SAMEDI – Jour de saturne et jour de salons, souvent. Tu me vois venir ? Bien. Tant mieux, on y va, alors.
En deux questions, t’as tout compris.
1. Acceptes-tu le liquide ? Bière, café, chocolat, comme mode de paiement ?
J’accepte tous les moyens de paiement, sauf la carte bancaire, parce que je n’ai pas investi dans le boîtier. J’accepte aussi les sourires, les yeux remplis d’étoiles, les petits mots gentils, les petites attentions, les regards complices, les accolades et autres câlins (quand ce sera à nouveau possible, j’espère très vite !), les salutations, les ouvertures de cœur, les dialogues tendres, les marques d’affection.
2. Et si on te paie en nature, comme en pâtes, ça te va aussi ?
Tout don en nature est le bienvenu : chocolat, bonbons, gâteaux, du sucré surtout.
DIMANCHE – Jour du dieu soleil – Jour où on en profite souvent pour se la couler douce.
Je ne poserais qu’une question et tu feras le reste. Ok ? T’as carte blanche pour parler de ce qui t’intéresse et conclure cette interview. En 10 lignes pour ne pas fatiguer nos lecteurs. C’est parti.
1. Au resto, entrée ou dessert ?
Vous l’aurez compris, je suis plutôt dessert. Un héritage de ma mamie bonbon sans doute. J’aime réaliser des desserts, mais surtout en manger. Je suis un passionné et j’essaie de traverser la vie en me laissant porter par le courant, le hasard des rencontres. Je tente de ne plus me laisser abattre par des relations poison, je fais le tri et j’entends résister pour exister en faisant un gros doigt d’honneur au conformisme, à la normativité et à la morosité ambiante. Je veux enchanter ce monde avec mes créations, divertir, m’investir, me livrer sans faux-semblants, sans chichis, en toute sincérité. Mon univers ethnique onirique vous invite à lâcher prise, à ouvrir vos écoutilles en toute quiétude, à livrer ce qui vous anime et vous chavire, un peu comme je l’ai fait dans cette interview, douce et fondante comme un carré de chocolat.
