Lettre d'adieu
Mon amour,
Je t’écris, puisque nous ne nous verrons plus. J’ai plusieurs paquets de mouchoirs près de moi, puisque je n’accepte toujours pas cette rupture.
Je me repasse nos souvenirs en boucle. Nous avons fait connaissance à l’école, où personne ne connaissait rien à rien, ni les autres élèves. Nous entrions tous dans cette nouvelle école, avec des nouveaux locaux, des nouveaux professeurs, un nouveau programme. Nouvelle étape dans l’inconnu que nous avons franchie main dans la main.
De 12 à 18 ans, nous étions inséparables. Deux âmes sœurs, chacun terminant les phrases de l’autre. Notre amour fut longtemps platonique. Je souris encore au souvenir des étoiles dans tes yeux quand tu me regardais. Cette complicité que nous partagions. Je pouvais tout te dire. Je pouvais tout te confier. Tu es la seule personne qui me comprenait. Combien d’heures nous passions au téléphone alors que nous avions passé la journée ensemble.
Je ne vivais que dans l’attente d’un nouveau moment avec toi. Tu m’as plu dès notre première rencontre. Amicalement d’abord puis nos sentiments ont évolué. Nous avions peur de gâcher notre amitié et ce lien profond que nous partagions.
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Je me repasse en boucle ces vacances que nous avons passées ensemble, rien que nous deux. Cette tente où nous dormions et où nous avons échangé notre premier baiser au cours de cette nuit d’été qui fut encore plus chaude. Nos caresses, tes mains, tes lèvres.
Tu m’as aidée à mieux me connaître et à découvrir cette part en moi que je me cachais aussi à moi-même.
Cette lettre est la dernière que je t’écris. J’ai perdu la foi, j’ai perdu l’envie de vivre, j’ai perdu ma joie. Je dois me reprendre. Je t’en veux de ne pas avoir cru en nous. Je t’en veux de ne pas avoir voulu de notre amour. Tu ne me laisses rien, que des souvenirs et des regrets, seule, orpheline, avec mes larmes et mon chagrin.
Je ne supporte pas ton abandon alors qu’une belle vie nous attendait. Elle n’aurait pas été facile ou idyllique mais qui peut y prétendre ? Nous aurions été ensemble et c’était tout ce qui comptait. Tu as choisi de t’enfuir.
Tu es morte parce que tu ne te supportais pas et pourtant nous aurions pu avoir une si belle vie ensemble. Tu es partie mon amour. J’aurais voulu être enterrée auprès de toi.
Aujourd’hui, je te dis adieu. Tu laisses une marque en moi, indélébile. Je dois poursuivre ma vie. Je te remercie de m’avoir permis de comprendre les attirances que j’avais pour les filles. Aujourd’hui, je n’aurais plus de complexes à les regarder ou à leur dire que j’ai envie de les embrasser. Tu n’as pas su assumer. Tu as causé de la peine à toute ta famille et tes amis par ton geste. Ils auraient compris. Mais tu as préféré écouter ta peur.
Adieu mon amour. Je t’aime.