Notice à l’usage des auteurs qui vont en salon

Tu as décidé de participer à un salon de livres pour te faire connaître et aller à la rencontre des lecteurs ? Bonne décision !

Par contre, un salon peut réserver quelques surprises, désillusions ou évènements inattendus.

Alors si tu veux des conseils, ou en donner d’autres pour les auteurs qui liront cet article, l’échange aide à avancer.

Préparation pour participer à un salon

Je vois souvent des auteurs qui demandent à s’inscrire à un salon une semaine voire 15 jours avant sa date. Sache qu’en général, il faut s’inscrire à un salon six à un an à l’avance. Pour les plus connus. Des auteurs, mais surtout des lecteurs.

S’il s’agit de se retrouver entre auteurs dans une ville peu fréquentée, dans un salon dont même les habitants ne sont pas informés, autant organiser une rencontre entre auteurs avec une bière !

Certains salons réservent les places sur candidature. Il peut arriver que tu doives postuler plusieurs années de suite avant d’y avoir ta place.

Par contre, lorsque tu envisages de participer à des salons, prévois d’envoyer une biographie, une photo, des photos de livres et éventuellement leur résumé. Ces informations sont primordiales et doivent être rapidement disponibles pour éviter d’oublier et envoyer ta candidature en temps et en heure.

Certains salons sont payants, d’autres non. À toi de voir quel est ton intérêt de participer au salon en question et ce que tu en attends. Les prix au mètre sont annoncés en avance, à l’inscription.

Pour commencer, auteur, autrice, auteurice, un salon se prépare !

Pas uniquement pour les organisateurs, mais pour toi aussi.

Ton stand, comment vas-tu le présenter ?

Vas-tu mettre une nappe ? Une décoration particulière ? Si ton stand est attrayant, les visiteurs vont s’y arrêter et regarder tes livres. Ils passeront peut-être rapidement, pour voir tout ce qu’il y a, puis ils repasseront, lentement, pour voir de plus près, et s’intéresser à ton (tes) livre(s).

Prévois aussi un calicot, une grande affiche, que tu mets derrière toi, pour montrer ta publicité en grand.

Et si tu as/ou veux en distribuer, des cartes de visite ou des marque-pages qui donnent toutes les informations à ton propos.

As-tu des présentoirs pour tes livres ? Ils sont plus accessibles et attirent l’œil s’ils sont mis debout.

Si tu as de la place sur ton stand, tu peux aussi proposer un book sur les livres parus avec des commentaires de lecteurs.

Tu peux aussi leur proposer des Service Presse à regarder. Je pourrais en parler dans un autre article, si tu veux, cela donne une idée globale du livre.

Au niveau du nombre de livres à avoir sur place, ce sera une réponse de normand, ni trop ni trop peu. Trop ? Parce que tu dois les porter et les transporter. Penses-y ! Ça peut être compliqué. Trop peu ? Ben oui, tu peux rater des ventes et c’est dommage. Donc, évite de n’en prendre que 3 si tu sais que déjà, en ligne, tu en vends plus sur un mois. Le fait de te voir en live va accentuer l’intérêt et décuplera certainement tes ventes.

Donc, commandes assez de livres chez ton imprimeur/fournisseur pour avoir du stock.

Et si pendant le salon tu n’en as plus, prends les adresses et envoie-les-leur par courrier après le salon ! Ce sont toujours des lecteurs gagnés. Un intérêt non négligeable.

La boîte magique du salon

Je préconise d’avoir toujours sur soi :

• Du scotch/papier collant (selon la région/pays d’où tu lis cet article)
• Un marqueur/Feutre/Gros stylo à grosse pointe
• Des ciseaux
• Du patafix (pour coller les poster sans trouer les murs)
• Un bloc-notes pour écrire des informations importantes
• Pense aussi aux moyens de paiement :

De la monnaie/Un paiement électronique (en wi-fi, c’est compliqué, parce qu’ils l’utilisent tous et risquent parfois de ne pas passer)

Aie toujours de la monnaie sur toi, au moins 100 € parce que nombreux sont ceux qui arrivent avec un gros billet de 50 qui fait peur. Et toi, ben tu vas devoir rendre la monnaie sur ce billet qui pompe beaucoup. À moins que ton livre ne coûte 49,99, et là, tu es verni.e !

Les bonnes pratiques de communication

Tu vas communiquer à tes lecteurs, ceux qui te suivent ou ceux qui seront intéressés par ce que tu proposes, que tu seras à ce salon, à ce stand et quels livres tu leur présenteras.

Ainsi, tu vas travailler ta visibilité, ton marketing, parce que tu pourrais aussi faire une offre spéciale salon. Comme les pros ! Tout à fait !

Une bonne idée aussi est de distribuer des flyers ou d’avoir des adresses à consulter pour qu’ils puissent te retrouver plus tard.

Déjà, quand tu sais que tu vas participer à un salon, fais-en la publicité !

Mon petit doigt me dit qu’une seule publication, deux jours avant suffit en général assez peu. Même pour ceux qui te suivent. Ils ont autre chose à penser, sais-tu ?

Mets-toi à la place des lecteurs, dans leur quotidien, les organisés, ceux qui ne le sont pas, ceux qui vont le noter directement, ceux qui y penseront une semaine plus tard…

Et pour que ça soit plus pratique pour toi, et donner toutes les informations, tu peux relayer la communication des organisateurs. Ils seront contents que leurs supports soient utilisés aussi par les auteurs pour contribuer à la diffusion de leur évènement.

Mets-toi à la place du lecteur, il arrive dans un salon où se trouvent plus de 100 auteurs. Il y en a tellement qu’il ne sait plus où donner de la tête ! Alors là, à son aise, il peut retrouver plus tard ton flyer/marque-page/document pour le consulter et se dire qu’il va acheter ton livre.

Sur la route pour aller au salon

Pour que la route se déroule au mieux, prévois déjà le temps de trajet, avec éventuellement un petit souci de retard, un tracteur, un chauffeur du dimanche, etc.

Et prévois aussi ton temps d’installation de stand, avant l’ouverture. C’est tout de même plus agréable pour les visiteurs d’arriver à un stand où tout est prêt.

Évite d’insulter un conducteur que tu suis.

Imagine que tu le retrouves en salon ?

- C’est vous qui m’avez insulté sur la route en me disant que j’avais trouvé mon permis dans une pochette surprise ?

- Euh… Je ne sais pas…

- Quel dommage ! N’est-ce pas ?

Si tu veux avoir plus d’informations sur le sujet, tu peux aussi lire la notice à l’usage des femmes au volant dans mon recueil.

Maintenant que tu es sur place :

La table – le stand

Regarde ton emplacement et comment tu vas mettre ton stand en valeur. Une jolie nappe, des présentoirs pour donner du volume à ton ou tes livres, quelques décorations en lien avec l’univers du livre, surtout s’il est dans le genre fantastique.

Il attirera l’œil du visiteur et lui donnera probablement envie d’y revenir.

En-dessous se trouvera ta caisse magique, contenant des boissons, de la nourriture ou des douceurs pour tenir la journée ou le week-end complet.

Attention, l’emplacement dépend aussi de tes voisins. Il peut arriver que tes voisins attirent plus de monde que toi, surtout s’ils sont très connus. Et là, eh bien tu auras du mal à les intéresser à ce que tu fais toi. À moins que tu ne proposes des livres dans un genre très apprécié. Mais dis-toi que s’ils sont venus voir CET auteur/autrice, tu as peu de chances de les intéresser.

Si tu y parviens, félicitations et tant mieux ! Tu as le bagout nécessaire et tu vendras d’autant mieux !

Pendant les périodes creuses, utilise ce temps pour faire des photos ! Profites-en pour avoir du matériel de démonstration à utiliser pour tes communications futures !

Si tu es mal placé, que tu n’as pas de visiteurs, pas de passage ou que tu es près d’un stand rempli et toi, tu ne vois personne, ou tu n’as pas eu ce que tu demandais, etc.

Que faire ?

Rouspéter auprès des organisateurs n’est pas toujours la solution. Dire les choses de manière positive est une meilleure manière d’aborder la situation en proposant une alternative que tu as bien eu le temps de repérer.

Comment présenter son livre ?

As-tu un texte préparé d’avance ? S’ils te demandent un pitch, que vas-tu leur raconter ? Ils n’ont pas forcément beaucoup de temps, viennent par curiosité, donc, fais en sorte qu’ils soient intrigués pour rester à t’écouter.

Si tu bafouilles, tu te trompes, tu les as perdus.

Si besoin, prends tes petites notes pour être sûr. e de ne rien avoir oublié. Ainsi, tu montres aussi que tu as préparé ton sujet et que tu es paré pour présenter ce livre au mieux.

Adapte-toi. Au lecteur, aux auteurs, au salon. Une personne ne sera pas l’autre et tu sais ce que tu peux dire à qui. Certains apprécieront les blagues, d’autres pas. Certains apprécieront d’avoir un petit détail croustillant pour avoir envie d’acheter le livre, d’autres non, etc.

La dédicace : as-tu un texte préparé d’avance ?

Si tu as besoin, pour ne pas chercher tes mots au moment où tu signes, apprends-en une que tu copieras avec une petite modification à chaque personne. Surtout si le visiteur (ou la visiteure) t’achète plusieurs livres. Ce serait indécent de réécrire plusieurs fois le même texte.

Personnellement, quand j’achète un livre à un auteur, j’aime la petite touche personnelle. C’est un détail qui fait plaisir.

Pendant le salon

Tu vas rencontrer tous types de situations.

Il se peut que tu sois invisible au public. Les visiteurs passent et regardent à peine ce que tu proposes. Ou ils ne répondent pas à ton bonjour ou t’ignorent quand tu leur parles.

Continue à faire ta publicité !

C’est toujours utile, pour celleux qui ne savent pas quoi faire, ils pourront profiter pour venir faire un tour dans ce salon. Et voilà ! Tout ira bien !

Le dynamisme

Tiens-toi debout pour donner un certain dynamisme. Et laisses ton téléphone tranquille ! Nomdidiou ! Oui, on dirait tes parents ! C’est pas pour rien qu’ils le disent !

Irais-tu vers une personne avachie sur sa chaise, occupée à consulter son téléphone ?

Maintenant, tu sais quelle posture avoir !

Garde un état d’esprit positif, tire toujours le bon de la situation. Oui, il y en a !

C’est important. Je dirais même primordial.

Se faire connaître

Dans une relation amicale ou amoureuse, tu ne sautes pas au cou de la première personne qui passe ?

Eh bien le lecteur non plus.

Il faut remplir un certain nombre de critères pour participer à un salon et laisser un bon souvenir.

Parfois, ils font un tour. Parfois, ils sont de mauvaise humeur. Parfois, ils veulent autre chose.

Alors fais toujours attention à avoir un sourire ou un air avenant.

Si tu ne te rappelleras pas du passant, lui se souviendra de toi lors d’une prochaine visite. Et peut-être que cette fois, il franchira le pas d’acheter ton (ou un de tes) livre(s).

La communication pendant le salon

Communique sur les réseaux pendant l’évènement, ton emplacement, les visiteurs, les raisons de venir…

Reste actif, autant que possible, selon l’activité, et donne des raisons aux visiteurs de se déplacer !

Déplacer un public, surtout après la crise que nous avons connue, est plus compliqué.

Distribue des tracts ou des marque-pages de communication. Mets-y les informations importantes :

Le nom d’auteur, ton site ou ta page.

Ce sont des informations importantes qui durent dans le temps. Et qui permettront au lecteur de te retrouver plus tard.

Une promotion spéciale salon

As-tu un cadeau à lui faire, lui qui s’est déplacé pour venir au salon ?

Un joli sac à livres en papier ? Il appréciera le geste et toi, tu as accroché un lecteur !

Tu peux aussi décider de lui offrir un cadeau particulier, en plus de la dédicace, parce qu’il est venu à ce salon particulier.

De belles rencontres

Sois toujours ouvert (e) aux autres auteurs. Certains sont sympas, d’autres moins ; comme dans la vie quotidienne, quoi ! Les autres auteurs ne sont pas des ennemis.

Garde le sourire. Toujours, en toutes circonstances.

Parfois, j’ai rencontré des auteurs en 2019, que j’ai retrouvés en 2021. Et que je reverrais en 2022, et les autres années probablement.

Si te voisin (ou la voisine) de stand est désagréable, ignore cette personne. Nous ne sommes pas dans un monde de bisounours et certains considèrent cet évènement comme un concours.

À chacun son point de vue.

D’autres te permettront des partenariats et probablement de superbes projets.

Ton image d’auteur

Veux-tu oser l’originalité ou pas ?

Attention, si tu n’es pas à l’aise avec ce que tu portes ou ce que tu montres, ça se ressentira. Sois déjà toi-même, ce qui est un sacré travail et une bonne base, puis, pose une stratégie pour ton image.

N’oublie pas que les gens aiment les cadres et les repères. Toi aussi, certainement, alors utilise déjà ton expérience personnelle pour noter ce qui t’attire/t’intéresse, te fais t’arrêter à un stand.

Le public

Déloger une personne de ses choix de lecture habituels est très compliqué.

Oublie que t’as aucune chance. Essaie toujours, sur un malentendu, ça peut marcher, comme dirait le philosophe J.C. Dus (Les bronzés font du ski.)

Vendre en salon

Ton livre n’est pas ton bébé, c’est un article normal à vendre. Tu peux y mettre de l’affectif si tu veux, mais n’oublies pas que ce n’est pas ta personne ou un bout de toi que tu vends. C’est une histoire. Et cette histoire, chacun se l’appropriera à sa manière.

Des objectifs de vente ?

Personnellement, j’évite d’en fixer un à l’avance, ou je vais avoir une pression inutile. J’en ai déjà suffisamment durant le salon.

Prends ce qui est bon et si tes ventes permettent de payer le stand, ta nourriture et ton trajet, tout va bien ! Si tu gagnes encore plus, merveilleux ! Tu es sur la bonne voie pour tes projets futurs !

Calculer la rentabilité d’un salon

Celle-ci va être comptée à court terme, sur les ventes immédiates, et à long terme, sur l’autre support où tu vends tes livres. Ce peut-être sur un média, ta boutique, ton site…

Pense à regarder tes chiffres par la suite, au niveau des ventes, des visites de site, de page de réseaux, etc.

Et si tu veux, nous en parlerons dans un autre article !